Mémoires du front

Témoignage épistolaire de la guerre de 1914

carte-Sarda
Carte-Lettre du 9 mai 1915

Une mise en résonnance, autour de mêmes thématiques, entre les lettres écrites par un soldat avignonnais à sa famille alors qu’il est au front – et avant la censure qui débute en 1916 – et des extraits d’oeuvres littéraires sur la Grande guerre…

A travers ces lectures sensibles de textes, la littérature côtoie une forme de témoignage rarement rendue publique : les lettres de soldats, ces humbles acteurs de la tragédie que fut la guerre de 14-18. Il s’agit ici de lettres envoyées à sa famille entre 1914 et 1915 par un soldat d’Avignon, Louis Sarda.

Louis Sarda y décrit ses conditions de vie, ses relations quotidiennes avec l’ennemi, sa forme physique et son état psychologique. Sa dernière lettre traduit son espoir en la victoire… Il tombera le lendemain, le 25 septembre 1915, à la grande bataille de Champagne, dont on saura qu’elle a fait des milliers de morts.

Ces lettres, mises sous verre, peuvent être exposées pendant la lecture.

« Dans le secteur nous sommes tranquilles et les boches d’en face commencent à être collègues ; tous les matins nous nous parlons longuement, et comme nous avons à faire à un régiment qui était caserné à la frontière, il y en a beaucoup qui connaissent le français. Nous travaillons d’un côté comme de l’autre à découvert et nous sommes sûrs que l’on nous ne tirera pas dessus, car en discutant des 2 côtés, on se l’est promis. Comme disait un boche : « A quoi bon tuer un homme ou deux, ce n’est pas ça qui fera finir la guerre. » Il a rudement raison et l’on se met à l’évidence. La nuit tout de même il ne faut pas croire que l’on n’est pas vigilant, loin de là. On se méfie car on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. »  Louis Sarda, lettre écrite le le 2 août 1915.

 

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Lecture d’une lettre écrite au front en 1915 – Centenaire de la guerre 14-18